LE MASSIF DU KILIMANDJARO ET SES VOIES

Cet immense volcan, situé en territoire tanzanien, est un massif isolé du grand Rift. C’est la plus haute montagne du monde à se dresser seule au beau milieu d'une plaine côtière, et c’est le point culminant du continent africain avec ses 5895 m. Le massif est constitué de trois volcans, le Kibo, le Mawenzi (5145 m) et le Shira (4002 m). C'est sur le Kibo que se trouve Uhuru Peak, le sommet. Le cratère de Kibo est une caldeira, et les glaciers qui le couvraient il y a plus d'une centaine d'années ont disparu. Il ne reste plus de nos jours que le glacier Furtwangler au sud-ouest et quelques blocs de glace à l'est et au sud. Nous proposons l’ascension par la voie Machame et au fur et à mesure que l'on s'élève, la végétation évolue : nous traversons la forêt équatoriale très dense et ses lianes inextricables, puis un peu plus haut, l'univers des caoutchoucs et arbres géants, royaume des singes. Progressivement la végétation arborée laisse place aux landes d'altitude et herbes hautes. Nous passons progressivement les 4000 m et entrons dans un désert d'altitude. C'est le moment d'un dernier effort pour atteindre le toit de l’Afrique.

La voie Machame a progressivement sup­planté la Marangu pour devenir la nouvelle voie normale du Kili dans le cœur des mon­tagnards. Elle est présentée ici en version 7 jours, que nous recommandons pour une meilleure acclimatation.Le départ à la Machame Gate se situe au sud­ ouest de la montagne, à 1 840 m d’altitude. Le sentier se hisse entre les sommets du Shira et du Kibo avant de monter au sommet par le circuit Sud. C’est l’un des itinéraires les plus spectaculaires. Les nuits se passent en tente dans des camps parfois surfréquentés. La marche est facile techniquement mais certaines journées sont assez longues. La découverte des lieux est progressive et l’envi­ronnement change chaque jour. Le rythme de montée permet une acclimatation relati­vement bonne. Il faut entre 6 et 7 jours pour atteindre le sommet et parcourir les 40 km.

La voie Marangu, la plus ancienne, la plus aisée et la plus régulière, est aussi l’une des plus populaires. On l’appelle également la voie normale ou la « Coca­-Cola Road ». Peu technique et proposant des hébergements en refuges, elle est considérée comme la plus facile mais aussi la moins spectaculaire. Le départ à la Marangu Gate se situe au sud­est de la montagne, à 1 870 m d’altitude, au cœur de la forêt humide : 4 jours d’ascension et 2 jours de descente suffisent pour parcourir ses 36 km. L’ascension finale passe également par Gilman’s Point.

Considérée comme l'un des plus beaux itinéraires pour monter au Kilimandjaro, la voie Lemosho  a l'avantage d'être moins fréquentée que ses voisines Marangu et Machame. Cette voie offre la possibilité de gravir le sommet en 6, 7 ou 8 jours, permettant une bonne acclimatation. Il est recommandé de monter le moins vite pos­sible afin de mettre toutes les chances de son côté. 

La voie Rongai (ou Oloitokitok) est le seul itinéraire à gravir le sommet par le versant septentrional. L’accès au départ (2 000 m) se fait soit par la Tanzanie, soit par le Kenya. La voie directe franchit des paliers entre 800 et 1 000 m, ce qui le rend risqué vis-­à-­vis du mal aigu des montagnes et il est préférable d’emprunter la variante par Mawenzi Tarn. Peu fréquentée, la voie Rongai nécessite 5 à 6 jours d’ascension pour 45 km. L’hébergement se fait en tente pour les premières nuits, puis en refuges car le sentier rejoint la voie Marangu à Kibo Hut. L’itiné­raire offre une variante du classique Stella Point pour accéder au sommet par Gilman’s Point. Mieux préservé des pluies, il peut même être pratiqué pendant la saison humide, ce qui présente l’avantage de se retrouver presque seul au sommet.

Cette voie attaque le volcan par l’ouest en empruntant le sentier de la voie Lemosho les 3 premiers jours de l’ascension. Il contourne ensuite le cratère par les pentes du nord, plus reculées et moins (pas) empruntées. L’envi­ronnement est relativement préservé et cette route, qui s’effectue en 8 à 10 jours pour parcourir ses 80 km, permet une ascension lente et moins risquée vis­-à-­vis du MAM. Le nombre de jours passés sur la montagne favorise l’acclimatation des marcheurs, et garantit à 95 % une ascension jusqu’au sommet du toit de l’Afrique.